[Après "Pluie", "Crachin"... Quel humour ! Je crois que je devrais me pendre...
Désolée, mais les titres ont toujours été mon point faible.]
Ciel couvert.
Rayons absents.
La ville entière est gorgée d'ombre.
Un faible crachin a il y a quelques minutes s'était déposé sur cette immense prison.
Il s'est maintenant dissipé.
Temps que j'apprécie pour déambuler.
Je me suis rendu devant la vieille école.
L'école primaire.
Epoque où les souvenirs avec Tristan ne se tarissent pas.
Epoque d’insouciance.
Epoque naïve.
Le grand portail semble avoir été taillé.
Il a bien rétrécit.
La cour de même. Le bâtiment aussi d'ailleurs.
Nous évoluions dans ce monde de géant sans le remarquer vraiment.
Nous n'en voyions pas les limites, mais nous n'avions pas besoin de les apercevoir.
Maintenant que nous les percevons, elle paraissent interminables, infranchissables.
Monde barrière.
Monde cachot.
Tristan, lui, l'a franchi.
Je ne sais pas si ce sera un jour mon tour.
Je ne peux qu'espérer.
Je suis venu ici. Est-ce que je désire la nostalgie ?
Au final, peut être que je suis stupide.
Toujours tourné vers le passé pour ne pas faire face au futur.
On ne peut nier que les matières qui m’intéressent plus que les autres sont l'histoire et la littérature.
Les sciences me paraissent plus lointaines.
Plus distantes.
Trop froides.
Si j'étais né avant tous ces Grands écrivains, peut être serais-je différent ?
La cloche retentit.
Fin d'un cours.
Récréation.
D'un coup, l'école silencieuse prend vie.
Cris, rires, éclats de voies, pétillants de vie.
Les enfants sortent en courant.
Se chamaillent, jouent.
Ce ne sont pas des adultes miniatures.
Car les adultes ne sont pas des enfants vieillis.
Bientôt, ils perdront toute innocence.
Leur candeur se dissipera.